Apprendre par le jeu

Quel parent n’a pas songé à réaliser lui-même des jeux pour ses enfants ? Mon père était très bricoleur et inventif en ce domaine. Je n’ai pas eu ses talents. Et pourtant, en jouant, qu’est-ce qu’on apprend ! Marie-Agnès m’aida à réaliser ce projet un peu fou, faire un jeu de société pour découvrir l’histoire, les arts, la vie économique, etc. d’une région, tout en s’amusant.

Partant de l’idée que deux enfants sur trois d’un département   exercerait  leur métier à l’âge adulte loin de leur province,  que c’est en enracinant un pays dans le cœur des enfants qui y sont nés,  qu’ils y resteraient attachés pour toujours, et, qui sait, en deviendraient peut être un jour les  acteurs. Par exemple, en y rachetant un jour une maison ?

C’est ainsi qu’est née l’idée du jeu « A la conquête de Moissac ». Il a fallu tout créer par nous même ou le faire réaliser sous nos consignes étroites: le plateau de jeu, dessiné par mes soins, des soirées avec Marie-Agnès pour trouver les questions à poser, la réalisation d’une abbaye de Moissac en miniature, ce qu’un édile trouva « trop populaire »*, le suivi de la fabrication, de la diffusion… Bref un travail de titan qu’on n’image pas. Et au final, le succès d’un beau et intelligent produit. Le plaisir d’imaginer les soirées animées d’enfants plus ou moins grands, qui, comme les nôtres, en couverture du jeu, ont fait avancer leur pion et brandi leur « carte chasselas joker » !

 

* à propos de cette abbaye miniature, il y a une anecdote amusante. Un peu par hasard, nous l’avions faite mouler en PVC de couleur pastel, des bleus, des beiges, des verts tendres. Elle semblait en pâte d’amende, au point que nous avons dû prendre des précautions dans la notice du jeu in extremis ! Un chef pâtissier nous demanda sans rire la licence : il voulait en faire faire des moules alimentaires. Trop chère, l’idée -non soutenue- fut abandonnée. Dommage. Il est bien difficile dans notre pays d’avoir l’esprit d’initiative et d’entreprendre….